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Curieuse petite mécanique interne...

The Machinist c’est… (un film que j'ai loué hier soir en dvd)

La machinerie humaine et sa complexité, mécanique fragile à laquelle il en faut peu pour péter un plomb, dérailler totalement…

C’est l’homme machine instrumentalisé et qui s’instrumentalise lorsqu’il se coupe de lui-même et des autres.

C’est aussi l’homme aliéné à sa torture, son instrument de travail, effet déformant de l’usine et de la standardisation des process de production.

 Y a aussi toutes ces petites choses que l’on fait, mécaniquement, sans y penser ou presque : attention à la route ! routine tue les couples, les habitudes sont mortelles…

Il y fait froid. L’humeur est glacée, métallique tellement l’humanité est absente des relations qu’entretiennent les divers personnages, tellement imparfaites et peut être cruellement vraies. Se justifie t elle seulement par le rapport à l’immonde du personnage principal ? Son nom référence aux immigrés isolés ? A Kafka ? Aussi…

 

 

 

 

The Machinist…

On plonge dans une grisaille kafkaïenne noyée de paranoïa lynchienne, photographie très étudiée, couleurs troubles, lumière triste, morte.

On le situe entre Memento (m’en souviens plus ohoh, c’est vrai), Fight Club, ouais… Troublant comme Trevor Reznick, Christian Bale (American Psycho, Equilibrium), gueule cassée ressemble à Edward Norton dans Fight Club. Gueule cassée et pas que de l’extérieur… Rapport du corps dans la tête et vice apparent à la vue de tous et versa.  

Machine mâtinée d’un peu de Lost Highway: double et paranoïa. Et puis « The red car » qui m’évoque, de loin, la pin up in red de Sin City et le « She is the girl » lynchien. Le sème-la-mort, le signe extérieur de richesse, la voiture, la fille, les 2… Je m’éloigne.  

Au casting…

Outre Christian Bale, il y a Jennifer Jason Leigh. Je l’aime bien, m’étonne pas qu’ils l’aient pris pour ce film, c’est son genre de jouer dans ce genre de film The jacket, Existenz… enfin pas seulement !

 Y a celui qui jouait le bourru dans « V », Michael Ironside, toujours abonné aux rôles de salauds patibulaires. Y a qu’à voir son nom…. J’adorais cette série, ça passait sur Antenne 2, à l’époque… A2 A2… Je loupais pas un épisode. V, les visiteurs quel doux euphémisme après les envahisseurs. Enfin s’agirait plutôt d’une métaphore et d’un parallèle avec l’invasion nazie au milieu du XXe siècle…

Que ressort il de ce film ?

Atmosphère huileuse, la sensation d’avoir passé 48h dans un bidon de restes de vidange, dans un garage (l’un n’exclut pas l’autre, bien au contraire), l’envie de se purifier comme ce pro(lo)tagoniste qui se désinfecte les mains à grands coups de javel pour cause de travaux mécaniques mais pas seulement -y a des ennuis mécaniques aussi. Quand je pense que je récure ma douche avec de la javel et que ça décape sa race…. Pauvres tentacules !!! 

“Everybody is alone, trevor, you don’t have to be ashamed of…”

Ce mec va prendre un café tout les soirs à l’aéroport. Il prétexte lorsque la serveuse lui en demande la raison que plus prêt des navions, il pourra s’échapper plus facilement… Mais qu’est ce qui le poursuit, l’homme seul ?

Je repense à un papier dans Sciences Humaines, une étude de l’Insee sur Solitude et Isolement. Il indiquait qu’on considérait comme socialement isolée, une personne qui avait 4 contacts sociaux ou moins par semaine. La brève précisait par ailleurs que les personnes interrogées ne déclaraient pas souffrir forcément dudit isolement. Est-ce que les échanges avec la boulangère ou les bloggeurs comptent ?;-o

D’après WIKIPEDIA, « la solitude est le fait d'être seul. Il ne faut pas confondre solitude et isolement. La solitude est un état d'esprit, le sceau de notre nature humaine. L'isolement est une solitude subie, triste, souffrante. »…   Statistiquement on compte aujourd’hui deux fois plus de personnes seules qu’en 1962 soit 12,6% de la population. « Avant 30 ans, une personne sur 6 vit seule, et on compte parmi elles autant d'hommes que de femmes. Entre 30 et 50 ans, la solitude concerne seulement une personne sur 10, et deux fois plus les hommes que les femmes. » (source : Sciences Humaines, septembre 2005)

Si je dis que je suis seule qu’est ce que j’entends par là ? Après tout, je peux être seule physiquement et ne pas me sentir seule ou a contrario être entourée et me sentir désespérément seule. Comme qui dirait aussi mieux vaut parfois être seule que mal accompagné. S’agit il d’une loterie universelle qui désigneraient les seul(e)s/ pas seul(e)s ?Qu’est ce qui détermine notre aptitude à la solitude ? Qu’est ce qui crée un sentiment d’unité, une impression homéostasique ? De la sérénité, cette sensation d’harmonie et d’équanimité et pourquoi le mot SOLITUDE revêt des significations aussi antinomiques que peur, absence, tristesse et à contrario, calme, apaisement ?

Bon mais alors c’est quoi The Machinist ?

Un cauchemar éveillé. Parce qu’il n’y a pas de plus redoutable adversaire que nous même. Qui n’a jamais douté de ça ? Sa réalité… Ce que je vis est il réel, vrai ou bien n’est que vue de l’esprit, hallucination totale ? C’est l’histoire d’un mec qui n’a pas dormi depuis 1 an et qui se demande s’il n’est pas entrain de dérailler, un type qui vit seul et qui travaille seul sur sa machine dans une usine. Un type qui joue au pendu avec lui-même en découvrant un post it métaphysique« Who are you ? » sur son frigo. Puis une devinette façon pendu dont la réponse évolue avec la danse des lettres qui se rapprochent vers la chute de l’histoire. « Trevor Reznick is four letters away from the truth ». Le type est épuisé lorsqu’on le rencontre, il semble n’être plus que l’ombre de lui-même, ne semble plus savoir qui il est, ce qu’il est… L’intrigue n’est pas comme qui dirait haletante mais le salmigondis de questionnements auquel il renvoie et l’atmosphère poisseuse dans laquelle on surnage peuvent valoir le détour… Et vous, Who are you ?

 

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M
Don't worry be happy.Tu l'as donné envie de voir le film après tout ne peut pas plaire à tout le monde et si je suis déçue, et bien c'est pas grave.
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L
that's right!!!
M
Alors là tu m'as donné deux envie en un article.Louer ce film pour le voir et retrouver mes bouquins de Kafka pour les relire aussi.Merci!
Répondre
L
Great!!! c'est exactement ce dont  j'ai envie.Etre transversale pour brasser les idées  façon  essoreuse à salade et susciter l' intérêt donc cela me fait super plaisir!!! :-D<br /> Mais je réïtère: ce post parle beaucoup de mes impressions par rapport au film, et finalement pas tant que ça du film en lui même... Je ne veux pas que vous soyez déçus ...
P
Avant tout, j'ai adoré ton papier. Tu n'as pas donc que des questions musicales à partager avec nous, tes lecteurs :)La solitude... Une question qui me travaille beaucoup, comme tu le sais. :)Je dirais que c'est comme l'immigration, à la mode sarko : cela dépend si elle est choisie ou subie. Choisie, on l’apprécie. Subie, on l’angoisse. Je suis malheureusement trop fatigué pour développer. En tout cas, tu m'as donné envie de louer le film.
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L
Merci!!!!!(ben je dis plein d'autres trucs debiles et transversaux depuis l'ouverture de ce blog... enfin je croyais...)<br /> Le film, ok Mais attention ne t'attends pas a un truc dément, hein?!<br /> Ben non je suis une pipelette moi môssieur, j'ai même décidé de ce blog pour arreter de noyer mon entourage avec mes ponts d'une chose a l'autre et mes tergiversations incessantes...<br /> Solitude, pour ne pas être subie, je crois qu'il faut avant tout etre bien avec soi et ne pas prendre l'autre comme un rempart (seul pas bien, accompagné bien)...